De trop rares sujets sur la toile tournent autour d'un phénomène inhérent au jeu de société que l'on nomme le Kingmaking. J'aimerais profiter de cette belle journée pour établir une définition précise du Kingmaking, illustrer celui-ci par quelques jeux de société et enfin donner mon point de vue personnel.
Tout d'abord, il a été établi que le Kingmaking ne s'appliquait qu'aux jeux à 3 joueurs ou plus. On définit alors ainsi le Kingmaking : C'est l'action qu'un joueur qui n'est clairement pas en mesure de gagner la partie (on le nomme le kingmaker) réalise qui permet à un autre joueur de l'emporter. On peut distinguer plusieurs degrés :
- Le joueur doit faire une action qui va décider du gagnant du jeu entre plusieurs joueurs,
- Le joueur n'a aucune action à faire qui pourrait l'arranger et est donc obligé de jouer un coup qui favorise l'un des autres joueurs,
- Le joueur sait que son prochain coup va décider du gagnant de la partie.
Dans le jeu Canardage, édité par Gigamic, notre but est d'éliminer tous les canards adverses qui passent sur la rivière à l'aide des cartes "Pan!". C'est un jeu qui se veut fun, rapide, léger et très accessible. Le gros point noir du jeu, selon moi, est que les joueurs dont tous les canards sont morts, autrement dit les perdants, continuent de jouer avec les survivants. Ainsi, dans la plupart des cas, soit c'est un perdant qui tue délibérément le dernier canard d'un joueur au profit d'un autre joueur (le Kingmaking est là), soit les perdants se font tout simplement chier car ils n'ont pas les cartes pour tirer.
Personnellement, je n'aime pas jouer à ce jeu en dépit de ces qualités indéniables de jeu d'ambiance et de ses illustrations qui me font bien rire.
Fiche descriptive de Canardage
Une autre forme de Kingmaking apparait dans le plus célèbre jeu de Uwe Rosenberg : Bohnanza, édité lui aussi chez Gigamic. Ce jeu est un must, si vous ne le possédez pas encore, je vous conseille de l'acheter dès maintenant. Il mêle à la fois tactique, échange et commerce. Néanmoins, il possède un léger défaut. Tout est basé sur l'échange de cartes, ainsi si personne ne veut faire de transactions avec vous car votre tête ne leur dit pas ou qu'ils ne sont pas dans un bon jour, vous pouvez rester sur le carreau toute la partie. Si cela arrive régulièrement, changez d'amis (je sais, c'est plus facile à dire qu'à faire).
En fait, l'autre forme de Kingmaking survient quand un joueur expérimenté, à Bohnanza dans notre exemple, joue avec des débutants. Il peut alors les manipuler à sa guise pour qu'ils acceptent des échanges qui ne se valent pas, ou des cartes dont il veut se débarrasser sous prétexte qu'ils ne peuvent plus le rattraper au niveau du score.
Fiche descriptive de Bohnanza
Tout çà pour quoi ? Je me rends compte que le Kingmaking est un terme utilisé partout pour se la péter. En fait, si l'on s'en réfère à la définition exacte, les situations de Kingmaking sont rares pour un jeu. Par contre, il y a énormément de jeux qui peuvent présenter cette situation.
Je ne sais pas si je me suis bien exprimé ... Ce que je veux dire, c'est que malgré le fait que le Kingmaking soit possible dans beaucoup de jeux de société, il est rarement mis en œuvre. Qu'en pensez-vous ? Suis-je si loin de la vérité ? Avez-vous déjà vécu des situations de Kingmaking ?